Dans cette lettre, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (opposant au projet initial mis à l'enquête publique en 1998)  justifie l'importance que le nouveau projet soit mis à l'enquête publique également, et demande l'abandon officiel du projet précédent.

 

Etat de Vaud
Département de la sécurité
et de l’environnement
SESA, Division des carrières
10, rue du Valentin
1014 Lausanne



Berne, le 21 juillet 2000
RP/ sl 7.2.2
 

Villeneuve VD ; extension de la carrière d’Arvel, procédure
 

Mesdames, Messieurs,

Lors de la consultation organisée en 1990 sur l’extension de la carrière d’Arvel, il est apparu que celle-ci avait été mise à l’enquête publique pendant 10 jours en août 1973. 25 ans plus tard, une nouvelle enquête publique a eu lieu du 14 août au 12 septembre 1998, au cours de laquelle nous avons formé opposition au projet.
Le 28 mars 2000, vous avez organisé une «audition des intervenants» au Théâtre de l’Odéon à Villeneuve, qui a plutôt eu le caractère d’un «show» de la requérante et exploitante. Cette dernière a exposé à l’aide d’une vidéo le principe de la «dent creuse», un système d’exploitation qui reprend à quelque détails près celui qui avait été annoncé en 1990. A cette époque, deux puits et un tunnel étaient prévus, ainsi que le confinement du concassage et du stockage. Les promesses faites garantissaient un investissement de plus de 60 millions de francs jusqu’en 2000, dont 10 millions jusqu’à 1994. Or à ce jour, rien n’a été réalisé de ces intentions, et l’exploitation par minage et dévalage se poursuit, en gagnant de l’altitude également, malgré l’échéance au 31 décembre 1999 de la convention entre les Carrières d’Arvel et la commune de Villeneuve.

Nous avons pris connaissance le 28 mars 2000 des grandes lignes du dossier modifié, et concluons qu’il s’agit là d’un nouveau projet, impérativement soumis à une nouvelle enquête publique.

La publication d’un «épouvantail», surdimensionné et mal fondé, ne dispense en aucun cas de l’obligation de mettre à l’enquête un nouveau projet, certes de moindre emprise, mais tout aussi problématique. De très nombreuses questions demeurent (IFP, preuve du besoin en présence de roches similaires dans les carrières voisines, PDCAR non approuvé par la Confédération, défrichement, trafic, accroissement par rapport à l’état actuel de la balafre paysagère, remise en état final, entre autres), et de nouvelles se présentent (garantie de durée d’exploitation accrue en échange d’investissements supplémentaires, propagation des vibrations internes à la montagne, caractère irréparable de l’atteinte paysagère en «dent creuse», réserves financières, redevances et dédommagements dérisoires comparés à l’envergure et la durée de l’atteinte, etc).

Ainsi que nous l’avons formulé dans notre opposition du 10 septembre 1998, nous sollicitons le réaménagement du site d’Arvel sans défrichement supplémentaire ni extension de l’emprise de la carrière actuelle. L’abandon du projet contesté, annoncé le 28 mars 2000 à Villeneuve, répond à notre demande, et nous vous prions de nous le confirmer officiellement.

Recevez, Mesdames, Messieurs, nos salutations les meilleures.

 FONDATION SUISSE POUR LA PROTECTION
 ET L'AMENAGEMENT DU PAYSAGE
 Le responsable romand:
 
 

  Richard Patthey
 

Copie à : Greffe municipal, Villeneuve
 pro natura VD, Nyon
 WWF – VD, Vevey
 SOS-ARVEL, info@sos-arvel.ch