Rapport d'activité présenté à
l'assemblée générale de SOS-Arvel du 1.7.2003
Rapport d'activité de SOS-Arvel 2002-2003
Voilà bientôt 18 mois que nous attendons une décision
des instances compétentes concernant nos 60 recours contre la levée
des oppositions au projet d’extension des Carrières d’Arvel SA. La
révision en cours du PDCar (plan directeur des carrières) est
probablement une des raisons qui retarde le jugement.
On constate que les défrichements ont été faits à
la limite des périmètres autorisés, donnant même
l’impression que ces limites ont été dépassées.
Il nous est difficile de procéder à des mesures pour vérifier
ces limites. Actuellement, chacune des deux carrières (la plus grande
est celle du Châble-du-Midi, la plus petite est celle de Planche-Boetrix)
est au bénéfice d’une deuxième prolongation du permis
d’exploiter qui arrive à échéance vers 2005.
Les observations récentes ont encore montré que les plus fortes
émanations de poussières se produisaient lors des grosses explosions
périodiques. Cela démontre encore que les nuisances continueront
quel que soit le type d’exploitation, classique en terrasse ou en dent creuse.
Seules les exploitations en galeries souterraines évitent bruit et
poussières.
En décembre 2002, un addenda au plan d’affectation du site d’Arvel
a été mis à l’enquête publique ans le but de permettre
l’extension en 3 étapes de la décharge actuelle de matériaux
inertes. Cette extension couvrirait les besoins de la moitié du Canton
durant ces 60 à 70 prochaines années. Les décharges
seraient progressivement boisées. Elles atténueraient légèrement
l’impact visible sur une hauteur de 80 à 100 m, au pied des falaises,
mais la très grande partie des balafres, située au-dessus,
restera de toute façon visible. Si ce reboisement va dans le sens
souhaité, nous ne voulons pas que la présence à long
terme des décharges puisse être utilisée comme argument
supplémentaire pour justifier une continuation de l’exploitation des
carrières. C’est pourquoi SOS-Arvel et les membres du comité
ont fait opposition à ce projet, avec une possibilité de retrait
si toutes les garanties que nous avons demandées étaient satisfaites.
En février 2003, une autre mise à l’enquête publique
a attiré notre attention : l’installation sur le site d’Arvel d’une
centrale de production de béton bitumineux. La présence d’une
telle installation ne dégrade pas le paysage, mais produit des nuisances
olfactives évidentes. Pour les mêmes raisons qu’en ce qui concerne
l’extension des décharges, SOS-Arvel ne veut pas que les besoins en
graviers de cette installation soient une autre justification pour continuer
le massacre des Monts d’Arvel. Si cette installation n’était alimentée
que par le recyclage du ballast de chemin de fer usé, nous pourrions
revoir notre position et retirer notre opposition. D’autre part, la clause
du besoin n’existe pas car de nombreuses autres installations du même
type dans la région ne fonctionnent qu’à 10 ou 20 % de leurs
capacités. Mais elles ne font pas partie du même groupe économique
…
Enfin, l’événement nouveau important, c’est la révision
du plan directeur cantonal des carrières, désigné PDCar2.
Il est censé fixer ou prévoir les principales options du Canton
concernant les gravières et carrières, ainsi que les sites
en réserve. Cette révision reprend à peu près
le premier PDCar de 1991. Quelques sites de gravières créent
des problèmes importants au pied du Jura et à Bioley-Orjullaz,
d’où l’initiative pour sauver le Pied du Jura qui devrait être
soumise au vote prochainement. Mais le plus gros problème est visible
à plus de 50 km. Nos photos-montages et nos informations parues dans
le troisième numéro du Pavé dans la Mare du 15.6.2003
se passent de commentaires. Le comité a entrepris plusieurs actions
pour sensibiliser directement les députés du Grand Conseil
et la population par voie de presse. Connaissant le fonctionnement de la
politique vaudoise, nous savons que certains députés n’oseront
exiger des modifications du PDCar2 que sous une réelle pression de
l’opinion publique. C’est pourquoi nous avons particulièrement besoin
maintenant de votre soutien pour couvrir les frais inévitables de
ces actions de sensibilisation.
Nous constatons que progressivement davantage de personnes prennent enfin
conscience de cette aberration. Pour preuve, depuis notre dernière
assemblée générale du 2 mai 2002, 143 nouveaux membres
ont rejoint l’association, qui compte aujourd’hui 463 membres. Nous espérons
grossir nos rangs au fur et à mesure de la prise de conscience. Pour
cela, nous comptons sur vos actions auprès de votre entourage. Nous
regrettons le silence des responsables du tourisme, qui pourtant nous approuvent
en coulisses. Et l’industrie du tourisme est réellement la première
concernée au plan économique, on ose donc espérer quelques
saines réactions.
En conclusion, votre comité vous remercie pour votre fidélité
et votre soutien. Nous en aurons besoin durant quelques années encore.
Le Président de SOS-Arvel : Charles Willen
Le Secrétaire : Robert Haas